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Version du 2/5/2012_
Par
Maurice Charras
Quand
on se promène dans le quartier de Monplaisir ou dans le 8°
arrondissement l’on aperçoit un certain nombre de monuments, stèles ou plaques commémoratives de
faits d’armes rappelant des actions héroïques de résistants. Malheureusement
les explications sont brèves car l’emplacement pour les
commentaires est limité. N’oublions pas que ces monuments, stèles ou plaques
commémoratives de faits d’armes sont érigées ou
apposées que si le ou les personnages sont morts à cause de ces faits, à une
exception près : la plaque du docteur Biot qui commémore le
résistant et son oeuvre. Nous rajouterons quelques résistants qui
ont réalisés des actions héroïques dans le 8° et nous l'étendrons à quelques rue avoisinantes du cours A. Thomas. Evidemment notre départ sera place de Monplaisir, pardon place
Ambroise Courtois, ou un monument, un peu perdu dans une belle verdure, rappelle le souvenir de ce résistant :
Bibliographie: http//www.carto.lyon.fr/memoire/
Index avec
hyperlien suivant les noms ou les lieux:
Ambroise Courtois, Acieries du Rhône, Ambroise
Pare (bd), Biot, Belleville Place Bollier, Boulade, ,
Boudarias, Bronzavia, Cezard, Chapelle (rue), Chapochnikoff, Chevailler
(rue), Coutenceau, Florent (rue), Guilloud (rue), Fort Montluc, école Edouard Herriot, Garnier, Givaudan, Glasberg (abbé), Grand Trou , Grange_Blanche, Guilloud,
L' ALBEU, Edouard Lumiere, Monument aux morts de la guerre de 1870, Monument aux morts des enfants de Monplaisir, Monument aux Resistants , Monument aux morts des combats 1939 , Nouveau cimetière de la Guillotiere, Pfeffer, Laurent Remillieux , Rochaix
(rue), Rochambeau (rue), SEPR, Serpollieres (rue des), square de la mairie du 8°, Souvenir français, Thomas, Grand
Trou, Viala (rue), Vuillermet
(stade)
M. Ambroise COURTOIS né à Lyon le 28 décembre 1877 a été enlevé à son domicile le jeudi 6 janvier 1944, à 18 heures, par quatre inconnus venus en automobile et qui s'étaient
fait passer pour des policiers allemands. Quelques jours avant il avait reçu un courrier
spécial de fort mauvais goût: un cercueil.
Le lendemain il est tué. Son corps est retrouvé entre Saint Symphorien d'Ozon et
Feyzin. II s'agit d'un attentat commis par des « anti-terroristes »
M. Ambroise COURTOIS, était chapelier 61 Grande rue de la Guillotière. La
casquette Courtois était portée par de nombreux boulistes et a rendu son nom populaire. Ancien conseiller
municipal du 7° arrondissement en 1935, conseiller général et délégué cantonal. Il était
également président du comité des commerçants ainsi que président de nombreuse oeuvres scolaires et sportives. Une place lui a été attribuée, le
30 octobre 1944, dans le 8e arrondissement qui était antérieurement la place de Monplaisir.
Acieries du Rhône
« le sabotage des
Aciéries du Rhône par les résistants des FTP- MOI »
Cette entreprise, une fonderie
d’acier, était située 41 rue Antoine Lumière dans le quartier de Monplaisir (
alors dans le 7e arrondissement). Cette fonderie travaillait essentiellement pour la machine de
guerre allemande et elle fabriquait, entre autres, des tourelles de chars.
Les résistants du Groupe Carmagnole des FTP- MOI ( Francs Tireurs Partisans
- Main d’Oeuvre Immigrée) décident d’effectuer le sabotage de cet outil de
production. Dans la nuit du jeudi 2 mars 1944, vers 21 h, pour respecter le
couvre-feu instauré par Vichy de 22 h à 6 h du matin, un groupe de 23
résistants de Carmagnole se mirent en marche par groupes de 2 à 3 sur les
trottoirs mal éclairés de la rue A. Lumière. Les engins explosifs étaient
répartis dans 5 sacs tyroliens, portés par les saboteurs attitrés. Les
résistants pénètrent dans l’entreprise, neutralisent les gardiens, isolent les
ouvriers présents dans les vestiaires. Des explosifs sont installés sur les machines
et moyens de production et en particulier sur le convertisseur, outil de base
d’une aciérie. Furent rendus inutilisable: la salle des compresseurs, le pont
roulant qui s’effondra sur les moules et les cabines de sablage. Cette
opération conduira à la paralysie de l’usine durant 15 jours et elle
ne fonctionnera par la suite qu'au quart de ses possibilités durant
2 mois. Le lendemain était le jour de la paie des
33 ouvriers de l’équipe du soir. Quand ils arrivèrent dans l’entreprise pour
toucher leur salaire la Gestapo les attendait pour les interner à la prison
Montluc. Ils furent déportés en camps de concentration en
Allemagne en signe de représailles.
Aucun n’en reviendra. Vingt moururent dans les camps,12 furent noyés dans le
bateau prison coulé en mer du Nord en mai 1945, un seul survécu mais il décéda
à l’hôpital, au moment de sa libération, pour avoir trop mangé suite aux
privations concentrationnaires.
Docteur Biot
Cette plaque est apposée sur le portail d’entrée du jardin
à l’arrière de l’église Saint Maurice
René Biot est né le 21 juillet
1889 à Mâcon et décédé le 21 mars 1966 à Lyon.
Marié 13 enfants.
Élève à Mâcon puis interne aux
Chartreux à Lyon, commence ses études de médecine à la faculté de Médecine de Lyon en 1906. Chef de laboratoire à l’Hôtel-Dieu. Entre 1914-1917 est en
relation avec les grands biologistes de son époque et fait connaissance
d’Alexis Carrel. Plus-tard de profondes divergences apparaissent entre eux lors
de la parution du livre « L’homme cet inconnu ». René Biot sera l’un
des rares détracteurs de l’ouvrage. Participe à la Chronique Sociale et, en 1918,
abandonne le laboratoire de l’Hôtel-Dieu pour ouvrir un cabinet médical dans le quartier de Bellecour, transféré en 1936 au 30
du cours A. Thomas.
Farouchement opposé aux catholiques libéraux de droite incarnés par le
Nouvelliste qu’il nomme l’Infâme. Avant la guerre de 1939 accueille des médecins
juifs réfugiés en France. Au cours des Semaines Sociales à Rouen il rencontre
le colonel Charles de Gaulle et échangent leurs livres: "La France et son armée"
et "Corps et Ames". Il félicite le député Champetier de Ribes d’avoir refusé les
pleins pouvoirs le 23 juin 1940 à Pétain et rejette le régime de Vichy.
Engagé dans la résistance il diffuse les cahiers de Témoignage Chrétiens
rédigés par ses amis les Pères Chaillet, Ganne, de Lubac... et diffuse des
tracts tapés sur une machine à écrire.
Fin 1943, début 1944 un certain Monsieur Godefroy se disant envoyé du général
de Gaulle, lui demande de cacher des sommes d’argents a remettre à des groupes
de résistants et lui prête un poste de T.S.F.pour écouter les émissions de la
B.B.C. Il héberge à plusieurs reprises et pendant la nuit des aviateurs alliés,
dans sa maison du 30 du cours A. Thomas. Pour éviter le départ de jeunes requis
par le S.T.O. il leur conseille d’appliquer sur la poitrine une pommade de
plomb qui peut à la radioscopie être interprétée comme une lésion pulmonaire.
Était membre du Comité départementale de la libération
Source : Bruno Permezel, Résistants à Lyon, 1221 noms
Boudarias
Né le 10 octobre 1924 à Vénissieux (Rhône) est élève de l’école primaire de Vénissieux puis à
Saint-Fons (Rhône) Il a été en apprentissage chez son père à lae chez son père à la
boulangerie-pâtisserie du Terminus située 325 route d’Heyrieux (avenue
Paul-Santy) à Lyon. Depuis mars 1943, avec l’Armée Secr&egdes opérations d’action directe. Le 24/8/1944, il fait partie avec René Barrot,/8Eugène Clément et Albert Lesvigne de l’équipe chargée de récupérer des armes en Albert Lesvigne de l’équipe chargée de récupérer des armes en
direction de Vénissieux. Comme ses camarades, il est tué par les Allemands à la
hauteur du cours Lafayette et du Boulevard de la Part-Dieu (Vivier-Merle).
Source : Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours : 2824 engagements, BGA Permezel
Bronzavia
Ces morts ont rapport au sabotage de
l’usine Bronzavia du 27 chemin de Grange Rouge. Certaines des ces victimes sont
des ouvriers qui ont saboté des installations, d'autres sont des membres du
bataillon Carmagnole des Francs-tireurs et partisans français Main-d’Oeuvre Immigrée (F.T.P.F.
M.O.I.) qui ont attaqué l'usine, tel Baptiste Tedeschi. On peut lire:"Jeudi
27 janvier 1944 : Soixante-sept bombes font explosion aux usines BRONZAVIA. Une cinquantaine de
jeunes gens armés ont fait irruption à 19 h 30 dans les usines BRONZAVIA, 27
chemin de Grange-Rouge, qui travaillent pour le compte de l’armée allemande.
Après avoir ligoté les équipes de maîtrise et d’entretien, ainsi que les
gardes et les requis, et après avoir
coupé le téléphone, ils placent des explosifs en divers points de l’usine, et partent un peu après 21 h. Soixante sept explosions se produisent entre 21 h 30 et 22 h
40. Dix-sept moteurs d’avions sont détruits ainsi que de nombreuses
soudeuses électriques et des rectifieuses. Un incendie s’est également déclaré.
Les dégâts s’élèvent à plusieurs millions.
L’usine employait 680 ouvriers,
qui fabriquaient des moteurs d’avion pour l’armée allemande".
En 1956 le chemin de Grange Rouge est
devenu la rue Maryse Bastié et l’usine Bronzavia a disparu avec l’ouverture du
boulevard Jean XXIII.
Source
: Paul Garcin, Interdit par la censure, Lugdunum, 1944
Plaque insérée dans l’entrée
du groupe scolaire Edouard Herriotet inaugurée le 17 mai 2011 à 18 h 30
Pierre Cézard le père :
Né le 1°
octobre 1899 à Veyrens (Isère) entreprend à 19 ans des études à l’École Normale
à Lyon et les abandonne pour s’engager dans la guerre de 1914/1918 ou il sera
nommé Sous-Lieutenant au front et Lieutenant en août 1918. Reprend en 1920,
après sa démobilisation, ses études à École Normale à Lyon. En septembre 1939 survient la 2° guerre mondiale Pierre Cézard est
remobilisé à 40 ans et sera démobilisé en 1940. Dès 1941, il s’engage dans la
résistance active; il est affecté au service d’évasion des prisonniers de
guerre. Nommé en 1941 directeur du groupe scolaire Edouard Herriot dans le 7°
arrondissement (aujourd’hui c’est le 8°). Membre du réseau Cosmos-Buckmaster, en
liaison avec Londres en tant que chef de réseau, il organisera et participera à
diverses missions de renseignements pour les parachutages de nuit. Dans des circonstances difficiles il a procuré aux alliés des renseignements
précieux sur les troupes allemandes et sur leurs mouvements. Chef d’un groupe
Franc, il a mené a bien de nombreuse mission de sabotages et d’interceptions de
convois allemands.
Brusquement la menace allemande s’abat sur ce quartier du Transvaal et, fin
juillet 1944, une compagnie de GMR (Groupe Mobile de Réserve) occupe, avec son
armement de guerre le rez-de-chaussée de l’école. Après le débarquement allié
du 16 août 1944 la Carmagnole, sous la conduite d’André Kruger, investit
le groupe scolaire et une quarantaine de G.M.R rallient les résistants.
Le butin en armes est considérable. Trois jours plus tard, soit le 19 août à 5 h
du matin 500 habitants sont raflés dans le quartier et conduits dans les locaux
de l’école. Ils sont interrogés sur les circonstances de l’enlèvements des
gardes et sur leurs auteurs, ils seront relâchés après vérification d'identité vers 12 h 20 sauf 4 d’entre eux qui seront exécutés
immédiatement. En 1951 Pierre Cézard crée à l’école Edouard Herriot un centre
d’apprentissage pour enseigner le bois et le fer. Il
prendra sa retraite d’enseignant en 1959 après 19
ans à la tête de cette école. En 1965 il fonde le CIL (Comité d’Intérêt
Local) du quartier de Grange-Blanche-Facultés et ne cesse de se consacrer
à la vie associative de son arrondissement jusqu'à son décès le 21 septembre
1985.
Louis Cézard: le fils (1924-1944)
Né le 27 avril 1924 à
Saint-Symphorien-Sur-Coise, il rentre en 6° au lycée du Parc à Lyon en 1936.
Ayant réussi son baccalauréat avec mention à 18 ans, il devient élève
en classe préparatoire à l’École de Saint-Cyr. Agent de la résistance à partir
du 11 novembre 1942, il participe, avec les groupes francs de l’armée secrète
du capitaine Lesage, alias Loiseau, à des opérations d’action immédiate, de
réception de parachutage et de transport d’armes. Le 20 décembre 1942, au cours
d’une mission, il est blessé à Bron (Rhône) d’une balle Mauser à la cuisse
gauche. Il refuse de se rendre à l’hôpital de Grange-Blanche car les allemands
ont toutes facilités de recherches. Le lendemain il prend le car pour aller chez sa grand-mère à
Saint-Symphorien-Sur-Coise et c’est le docteur Margot qui le soignera.
Après 5 semaines il retourne à Lyon. Alors recruté par son père sous le
pseudonyme Louis Coffrant, il devient agent du Réseau Cosmos-Buckmaster, sous
les ordres d’Alcide Beauregard lieutenant canadien parachuté qui a en
charge des émissions de radio et du déchiffrage. Malheureusement il émet
toujours du même endroit et le 8 juin 1944, il est interpellé, par une
cinquantaine d’hommes (allemands et miliciens) en pleine émission avec Londres en compagnie de Louis Cézard dans une petite maison située 23 rue
Desparmet (Rhône). Ils
réussissent à détruire le poste et ses codes. Louis Cézard pour sauver
son père s’accuse et pour preuve il fait découvrir une cache d’armes dans
l’école où son père est le directeur. Interné à la prison de Montluc de Lyon,
il est condamné à mort le lendemain par un tribunal allemand. Il sera torturé
pendant 7 jours sans rien livrer à ses bourreaux et sera fusillé le 16 juin
1944 au lieu-dit les Roussilles de la commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain)
avec 28 autres détenus. Alcide Beauregard, interrogé brutalement par la
Gestapo, ne dit rien. Le 20 août 1944 il est extrait de la prison Montluc avec
120 détenus, emmenés dans 2 cars au fort de la Côte Lorette à Saint-Genis-Laval.
Ils sont entassés dans la maison inoccupée du gardien. La fusillade commence,
elle durera trois quarts d'heure. Puis tout saute car les allemands ont placé
des explosifs aux quatre coin de la maison. Trois hommes s'échappent: deux sont
abattus, un seul en réchappera.
Sources :
PERMEZEL
Bruno, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours : 2824 engagements,
Wikipédia
Travail
des élèves du Groupe Edouard Herriot
Plaque insérée devant l’entrée du groupe scolaire Edouard Herriot. Elle a été inaugurée le 30 juin 1946 par le président Edouard Herriot. Elle rappelle le sacrifice des
32 habitants tués à l’ennemi fusillés par les
Allemands, ou morts en captivité. Le plus âgé avait 60 ans et le plus jeune 19
ans.
Boulevard Ambroise Pare
Après le raid de la Carmagnole dans le groupe scolaire Edouard Herriot, le samedi 19 août
1944 les soldats allemands mettent le feu à 13 h 10 à un immeuble situé
164 rue Bataille et appartenant à M. Gay, laitier, qu’ils ont
fusillé devant sa femme et 2 de ses jeunes enfants. Ils ont également fusillé
M.Rachid, débitant de boissons, demeurant rue
Bataille, ainsi que M. Guiard, transporteur de lait, demeurant à Heyrieux et
M. Wasilme Rozenfarb demeurant 37 rue Seignemartin.
Voir aussi l’article sur Pierre Cézard ci-dessus.
Source : Paul Garcin, Interdit parla censure, Lugdunum, 1944
Robert Coutenceau
Robert Coutenceau, né le 24 septembre 1895 sera commissaire
de police à Annecy (Haute-Savoie). Après sa mutation au commissariat du 7 ème
arrondissement de Lyon, il agit pour la Résistance dans le cadre du NAP
(Noyautage des Administrations Publiques) depuis février 1941. Il aidait les
maquisards et réfractaires, jusqu’à remettre en liberté ceux qui avaient été
interpellés, et s’opposa à la Milice.
Son action ayant été mise au jour, il est arrêté le 22 novembre 1943 à 4 h du
matin à Annecy par le Sicherheitsdienst (service secret) de Lyon, pour son rôle
dans la Résistance et pour avoir aidé les juifs. Conduit à Lyon, puis à
Compiègne, il meurt en déportation, au camp de Buchenwald, le 28 avril 1944 à
l’âge de 49 ans.
Pierre Garnier
Pierre
Garnier, prisonnier évadé, travaille comme métallo chez Jeumont-Schneider.
Membre de l’un des premiers groupe armés du parti communiste il participe avec
des FTPF (Francs Tireurs Partisans Français) de la ville de Lyon, à des
opérations de sabotage d’usines travaillant pour l’Allemagne. Chef de groupe,
il meurt électrocuté, le 12 décembre 1942, alors qu’il place un détonateur
destiné à faire sauter le transformateur de l’usine Gendron à Villeurbanne (69)
Givaudan
Cette plaque a été
déposée du mur de Givaudan Fragance, rue Paul Cazeneuve, à la suite de la démolition du site
industriel. Il est prévu de la réinstaller après la fin des travaux de reconstruction.
Le 26 mai 1944, à 11 heures du matin, une alerte fut suivie d'un
bombardement d’avions américains. Une bombe touche l'usine Léon
Givaudan et tombe sur la tranchée servant d'abri. Bilan tragique : 11
morts et plus de vitres dans les usines. Les laboratoires,
services expéditions, magasins… sont détruits. Les appareils de production sont
épargnés. Ce n'était pas l'usine Givaudan qui était visée mais la ligne de chemin de fer longeant l'avenue Berthelot.
Rue Joseph Chapelle:
Vers
13 h quatre personnes se présentent au garage Corderas 32 rue du Bachut
(actuelle rue Chapelle) et tentent de
s’emparer d’essence et de pneus appartenant à la Gestapo. Trois policiers
allemands interviennent : l’un est tué sur le coup un autre grièvement
blessé meurt peu après son arrivée à l’hôpital. Le même jour à 18 h 20 deux voitures de la Gestapo amènent sur les lieux 5
otages qui seront abattus immédiatement. Les 5 corps restent exposés jusqu'à
minuit. Aucune pièce d’identité sur les victimes. Une femme du quartier, bravant les interdits, vint faire la toilette des corps qui gisaient sur le
trottoir. Un seul pu-être reconnu : Venturini Roger-René
maroquinier à Saint Didier au Mont d’Or (69) qui fut arrêté le 9 août 1944.
Nota:
A
partir des premiers mois de 1944 tous les papiers ou objets, permettant de retrouver
l’état civil des victimes, étaient soigneusement retirés par la police ou la
milice.
Jean Chevailler
dès sa jeunesse à la Pacaudière il milite contre les naufrageurs de
la République ayant livré le pays aux nazis. Il devient membre de
l’organisation armée des FTP et se retrouve dans les groupes Francs. Lui le
militant ouvrier communiste y côtoie des résistants anti-fascistes, gaullistes,
chrétiens… Le 21 octobre 1943, avec le groupe Franc
« Bastille » il participe, boulevard des Hirondelles (boulevard des
Tchécoslovaques), à la libération de Raymond Aubrac et de nombreux autres
détenus. Il fut blessé au cours de cette opération. A peine remis il participe
à la fameuse opération patriotique du 11 novembre 1943 à Oyonnax.
On le retrouve dans le coup du faux
« Nouvelliste » distribué dans les kiosques après substitution du
vrai.
Le 18 février 1944 il est arrêté au fort de
Vancia avec 10 de ses camarades. Ils se retrouvent entre les mains des
miliciens de Touvier.
Condamné à mort et c’est le peloton
d’exécution au fort de la Duchère.
La rue Jean
CHEVAILLER s’appelait au paravent rue de la Maisonnette du nom de la société
coopérative « La maisonnette ouvrière lyonnaise » (habitation bon
marché) qui ouvrit cette rue en 1912
Rue Florent
Russe blanc, Alexis Chapochnikoff, né en 1893 en Russie,
est en 1939 volontaire pour combattre les Allemands dans les rangs de l’armée
française. Par la suite, il est appréhendé, puis interné pendant environ une
année au camp de Gurs (Pyrénées-Orientales). Sa liberté retrouvée, il forme à
Lyon, avec quelques compatriotes, un groupe de dissidence qui, en liaison avec
l’Armée secrète et les F.T.P.F., participe à des opérations de propagande, en
vue de faire déserter les Russes blancs de l’armée allemande. Victime d’une
interpellation par la Gestapo le 19/7/1944, il est interné à la prison Montluc
jusqu’au 20/8/1944 et assassiné (comme 120 détenus) au lieu-dit Fort de
Côte-Lorette, sur le territoire de la commune de Saint-Genis-Laval (Rhône).
Rue Guilloud
Tous deux
appartiennent aux Francs-tireurs et partisans français Main-d’œuvre immigrée
(F.T.P.F. M.O.I.) et à l'Union de la Jeunesse Juive (U.J.J.)
Julien Solonczyk:
fils
de juif polonais, quitte Paris en 1942 pour se rendre en zone sud. Agent de la
Résistance à partir de l’hiver 1942-1943, il œuvre avec le groupe de combat de
l’Union de la jeunesse juive, participe à de nombreuses opérations de commando.
En mars 1944, muté dans les rangs du bataillon Carmagnole, il participe à
un grand nombre d’actions armées. Blessé à la cuisse, il rejoint le maquis.
Un accident survient au cours d’essais d’un nouvel explosif, il lui faut (avec
Pierre Katz et 2 résistants) acheminer l’un de ses camarades blessés à
l’Hôpital Grange-Blanche. Le surveillant de service dénonce
le blessé à la police, Solonczyk décide avec ses compagnons de l’évacuer de
l’établissement, puis de le conduire dans une clinique. Mais la police étant
arrivée sur place, une fusillade s’engage. Un commissaire est tué, Pierre Katz
également. Julien Solonczyk est blessé. En soins à l’hôpital de la prison St
Paul, il est fusillé par des Français (quelques jours plus tard) dans les
fossés du Fort de la Duchère.
Pierre Katz:
rejoint
les rangs de l’Union de la jeunesse juive en 1943. Très vite membre du
bataillon Carmagnole, il participe à de nombreuses actions armées. En poste à
Grenoble, il prend le commandement du détachement Liberté. De passage à Lyon,
il accompagne, le 1/6/1944, Julien Solonczyk et 2 camarades pour en
conduire un autre, blessé, à l’hôpital. Sur la dénonciation d’un surveillant,
il est tué au cours d’un affrontement avec la police, à l’angle des rues
Guilloud et Jeanne-Koehler.
Source : Bruno
Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne
et aux alentours : 2824 engagements, BGA Permezel, 2003
L’ALBEU
La rue Rochambeau est parallèle au
boulevard des Etats-Unis. La plaque est située à l’intérieur de L’ALBEU, dans la cour. (Avenir
Laïque Bachut Etats-Unis)
La plaque est à la mémoire de :
Duc Jean du 22° RIC disparu au cours de la guerre de 1939/1940
Reynaud
Louis tué lors des bombardements du 26 mai 1944
Chazeaux Georges né le 25/7/1907 à Lyon, traceur de plans en
métallurgie et militant de la CGT devient secrétaire du syndicat des métaux de Lyon en 1939. Entre
à la résistance et agit pour le compte de l’Armée Secrète. Grâce à ses responsabilités, il peut procurer de fausses cartes d’identités à des
résistants pourchassés. Il fait partie du réseau Gallia qui est un réseau de
renseignements en liaison avec Londres. Arrêté à son domicile, il est torturé à Montluc.
Extrait de sa cellule avec 120 autres détenus, ils seront fusillés
à Saint-Genis-Laval au lieu dit Fort de Côte-Lorette.
Le parc Pfeffer se trouve rue général
Gouraud 69 008
Léon Pfeffer est né à
Nancy dans une famille juive polonaise venue s’installer en France après la Première
Guerre mondiale. Il exerce la profession de bijoutier-orfèvre à Paris. Par
l’intermédiaire de la Main d’œuvre immigrée, il rejoint les rangs de la
Résistance. Agent à Lyon du bataillon Carmagnole, il devient technicien du
groupe Bob. Victime d’une arrestation le 23/07/1944, lors d’une rafle, il est trouvé
porteur d’un chargeur de mitraillette. Torturé, il est interné à la
prison Montluc, puis exécuté le 27/07/1944 place Bellecour où est érigé le Veilleur de Pierre, en représailles d’un attentat perpétré dans la nuit précédente au même endroit contre le café le "Moulin-à-Vent", exclusivement fréquenté par des Allemands et des agents de la
Collaboration.
Source : Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours : 2824 engagements, BGA Permezel, 2003.
Thomas Victor
et son fils Roger :
La plaque
est apposée sur la façade latérale de la villa du 196 de l’avenue Paul
Santy, après le stade Vuillermet qui s’appelait au paravent le stade de la Plaine. La famille
Thomas avait un logement de fonction dans cette villa.
Victor Thomas était le
chauffeur du président Edouard Herriot. Victor et son fils Roger ont été arrêtés
ensemble par la Gestapo le 24 avril 1943. Victor envoyé au camp de Neuengamme
est mort 9 janvier 1945. Son fils Roger, prisonnier évadé, est mort au même
camp le 28 décembre 1944. Avec 11 jours de différence le Père et le Fils sont
morts dans ce camp de concentration. Ils ont partagé le même idéal de la
résistance.
SEPR
Plaque 46 rue professeur Rochaix
Cette plaque
apposée sur le portail de la SEPR (Société d'Enseignement
Professionnel du Rhône) fût inaugurée le 7 novembre 2005 au 47 de la rue Rochaix en mémoire de 4 jeunes juifs de l'école
déportés en Allemagne au cours de l'année 1944
Ces élèves sont:
André Charles MECHALLY :
Est
né le 27/10/1927 à Saint-Fons (69 190). Il est déporté à
Fossenburg le 30/06/1944 par le convoi n°76. II meurt en déportation le 15/04/1945 à 18 ans. Ses
parents sont aussi déportés dans le même camp de concentration et
déclarés officiellement "mort en déportation" au JO n°67 du 19/311995.
A fréquenté la SEPR De 1943 à 1944
Charles
STEIN:
Est né le 27/01/1928 à Metz (57) II est déporté (ainsi que son frère André David) à Auschwitz (le 03/02/1944 par le convoi n°67. Étudiant en fourrure. Déporté avec.
Il survivra.
A fréquenté la SEPR De 1943 à 1944
Josephe TOUITOU
Est née le 09/04/1929 à
Saint-Fons (69 190). Rassemblée à Lyon, elle est déportée à Auschwitz le
30/06/1944 par le convoi n°76. Elle est morte en déportation le 05/07/1944. Elle avait 15 ans. La famille Touitou a été dénoncée par un supplétif français de la Gestapo de
Lyon, qui fait arrêter le 20 avril 1944 le père et le fils aîné à la sortie de l'usine Saint-Gobain. La mère sera ensuite arrêtée. Le dit
supplétif regardait les juifs de Saint-Fons aller à la synagogue, puis allait les cambrioler et ensuite les dénoncer à la Gestapo.
Elle a fréquenté la SEPR de 1943 à 1944
Bibliographie :
www.deportesdelyon.fr
www.cairn.info/revue-archives-juives-2003-2-page-121.htm
Rue Viala
Plaque 35 rue Viala
André Bollier est né le 30/5/1920 à
Paris, élève de Polytechnique en 1938 fut mobilisé en 1939 et le 21/6/1940
accomplit une liaison à motocyclette auprès d’éléments avancés d’infanterie; à
son retour il se voit soudain entouré de soldats allemands sur lesquels il
ouvre le feu. Grièvement blessé, il est miraculeusement sauvé par un médecin allemand
puis libéré comme grand blessé. De retour il réintègre Polytechnique et
en sortira 4° de l’X. Entré en 1941 au bureau d’études et recherches de la société
des Câbles de Lyon et se consacre à la Résistance au sein du mouvement Combat
créé par Frenay. Organise et réalise avec quelques camarades l’évasion
d’Albrecht de l’hôpital de Bron le 23/12/1942. Arrêté par les gendarmes il
parvient à s’échapper immédiatement et rentre dans la clandestinité et devient
en janvier 1943 chef national de la propagande de Combat. Il achète, avec les
fonds de Combat une machine à imprimer qu’il installe dans une villa à une quarantaine
de km au nord de Lyon. En mai 1943 l’imprimerie est détruite par la Gestapo. Eté 1943 il installe une presse professionnelle de 5 tonnes, une Minerve,
qu’il démonte à Grenoble et remonte, lui même, à Lyon dans une villa 35 rue
Viala. Elle tournait avec un ronflement si bruyant qu’il fallut insonoriser les
murs. Le papier venait de l’Office de répartition de Vichy ainsi que
d’imprimeries amies. Début 1944 plus d’un million et demi de journaux et de
tracts sont imprimés chaque mois pour les zones nord et sud. (Combat, Franc-Tireur, Défense de la
France, Témoignage Chrétien, La Voix du Nord…) André Bollier invente un procédé
de photogravure qui permet de composer le journal à Lyon et l’imprimer dans
plusieurs endroits. Il développe un réseau qui compte jusqu'à 14
imprimeries. Le 19 mars 1944 il est arrêté, incarcéré à Montluc, interrogé
et torturé avenue Berthelot à l’école de Santé militaire devenue le siège de la
Gestapo. Il est condamné à mort, s’évade par une fenêtre du 1° étage. Se
sachant recherché il ne de renonça pas à la lutte et voulut compléter
l’installation de l’imprimerie par un atelier de photogravure. Il chargea
Francisque Vacher reporter-photographe du Progrès de le monter. Le 17 juin
1944 : l’équipe de nuit était partie, Vacher vint à l’imprimerie, rejoint
par Bollier, Marie Morat, et Paul Jaillet. Vers 14 h 30 150 miliciens dirigés
par Reynaudon barraient la rue Viala tandis que d’un car descendaient des
allemands. Vacher fut transpercé par des rafales de mitraillettes, Jaillet
abattu sur place, Marie entraînée par Bollier qui avait conservé son sang froid
s’enfuirent en espérant atteindre le cours Eugénie tout proche, hélas un
milicien embusqué les ajusta tous deux : Bollier était mort, Marie est
hospitalisée à l’hôpital de Grange Blanche. Le 7 juillet elle fut enlevée du
pavillon M par un commando de l’équipe de nuit qui avait échappé à l’attaque.
Source : www.ordredelaliberation.fr
Monument aux
morts du service de santé de Grange_Blanche
Cet article est tiré de
celui de M. André Mudler paru dans le bulletin de la FARAC n° 408 de mai
2006. Avec son aimable autorisation.
Ce monument national est situé place d'Arsonval, à l'angle du boulevard Jean
XXIII et de l'avenue des Frères Lumière, dans le 8e arrondissement de Lyon.
Initialement érigé au centre de la place, il a été déplacé de quelques dizaines
de mètres en 1985 dans le cadre du réaménagement du carrefour, important centre
de connexion de transports urbains (bus, métro et tramway). C’est ainsi
que ce monument est passé du 3° arrondissement au 8° !
L'initiative
d'un tel monument revient à un comité présidé par le professeur Nicolas, médecin
colonel de réserve honoraire. II convenait en effet d'honorer les membres du
Service de Santé morts pour la France durant la Grande Guerre, soit quelques 19.750 personnes, auxquels s'ajoutaient ceux morts
pour la France durant les campagnes coloniales et la guerre de 1870 / 1871.
Pourquoi le choix de Lyon ?
II faut pour cela remonter au Second Empire. En 1856, Napoléon III décide
de restructurer le mode de recrutement des médecins et crée à cet effet deux
écoles : l'une préparatoire à Strasbourg, l'autre d'application à Paris, près
du Val de grâce. Après la perte de l'Alsace en 1871, une nouvelle école est
construite en 1888 à Lyon, qui possède déjà un important système hospitalier et
qui se propose de financer le projet. Située sur l'avenue des Ponts (devenue en
1907 avenue Berthelot), actuellement le musée de la Résistance dont le nom
exact est « Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation »,
l’école a pour vocation de former tous les médecins de l'armée métropolitaine, alors
que ceux de la Marine et des colonies seront formés à partir de 1890 à Libourne
près de Bordeaux. C'est à cette période que l'appellation familière «
Santards » se substitua à celle donnée jusqu'alors par la population
strasbourgeoise aux étudiants en médecine «les carabins rouges» C'est donc la forte densité médicale et hospitalière
qui a incité les pouvoirs publics à faire le choix de Lyon pour y ériger un
monument, faisant pendant à celui édifié à Bordeaux à la gloire du Service de
Santé de la Marine.
Une souscription publique est ouverte en 1930. Trois ans plus tard, 200 000
francs (soit 125 000 euros) sont mis à la disposition du Comité. L'emplacement
s'impose presque de lui-même: le quartier de
Grange-Blanche, « l'endroit de France
où les catégories du Service de Santé
sont les mieux représentées, le berceau de la médecine militaire ». Un concours ouvert le 15 novembre 1935 permet d'exercer un choix sur 21 projets
présentés. Six sont retenus pour un second tour. Le 15 juin le projet conjoint
de l'architecte Paul Bellemain et du sculpteur Louis Bertola (celui là même
qui avait sculpté deux des quatre bas-reliefs du monument de l'Île aux Cygnes)
est primé. Le monument est construit rapidement par l'Avenir, une
coopérative ouvrière, avec des méthodes modernistes pour l'époque, et la
sculpture est exécutée en taille directe.
Description
Au-devant
d'une stèle, haute de 22 mètres, ceinturée à
sa base par un ensemble de
bas-reliefs, se dresse l'image de la Patrie, exprimant la jeunesse et la sérénité, en même temps que la force. Debout, en
avant
de ceps et d'épis, elle s'appuie dans
un geste confiant, sur une large épée. Cette
statue a six mètres de haut.
Inauguration
Elle a eu lieu le 5 juin 1938 par M. Edouard
Daladier, président du Conseil des ministres, ministre de la Défense nationale
et de la Guerre.
Le discours inaugural du professeur Nicolas est à l'image de toutes les
allocutions de l'époque: dithyrambique et sans fin. Nous n’infligeront
pas aux lecteurs les moults exemples cités dans l’article. !
Bibliographie:
- Revue du Service de Santé (7 CIX, n° 3) - J. 139009 - 38 Pages 350 à
360
- Gilbert Gardes, Le monument public français, l'exemple de Lyon,
tome IV, pages 253-254, 1986
- Historique de l'Ecole de Santé militaire
Monument aux morts des enfants de Monplaisir
Monument quand il était place d'Arsonval
Après
la guerre de 1914-1918 se constitue une commission chargée d'un projet
de création de monuments aux morts. A la tête de ce comité on trouve les
Boulade, les Lumière et d'autres familles bien en vue du quartier.
Tony Garnier, qui étudia avec
passion les antiquités pendant son séjour à Rome, proposa un projet qui fut
réalisé et implanté à l'intersection de la place d'Arsonval et de l'avenue des
frères-Lumière, face à la future entrée de l'hôpital Edouard Herriot, alors en
construction. Ce monument, inauguré en 1922, simple mur de pierre en redents symétriques, ou est inscrit tous les disparus de Monplaisir.
Au verso, ignoré des passants,
un haut relief du sculpteur lyonnais Jean Larrivé évoque "la guerre
aveugle" CEACUM BELLUM et son pouvoir dévastateur, le glaive au poing, enveloppée par
les flammes. Ce monument a été déplacé au moment de l'installation de la ligne
de métro Vénissieux / Vaise.
Ce monument est aujourd'hui sur le côté de l'église Saint Maurice
Et sur la plaque nous remarquons un nom particulier. Le nom
est connu mais pas le prénom: Edouard. Né le 18 novembre 1884 à Lyon,
troisième fils d'Antoine Lumiere il est le benjamin de la famille. Il est grand, blond, sportif, travaille
dans la
publicité, crée des enseignes lumineuses clignotantes. Entré en service au
14ème régiment de train des équipages, le 10 novembre 1903. Il fonde l'agence
de publicité Lumière en 1910 et dépose plusieurs brevets dont un châssis à vues
changeantes en 1910 et un tableau à vues lumineuses en 1911. Il va aux États-Unis. Est passionné d’aéronautique, forme des pilotes
et met au point des équipements d’atterrissage de nuit. Rappelé sous les
drapeaux en août 1914 - Passé à l'aviation, le 1er juin 1915 – Brevet de pilote
militaire n° 2729 en date du 21 février 1916 - En stage à la SOP 29 pour
transformation de l'escadrille 123 sur avion Sopwith 1A2 à partir du 7janvier
1917. Tué au cours d'un accident d'avion sur Sopwith 1B1 lors de sa
transformation à Luxeuil - Saint-Sauveur (71), le 17 février 1917
Médaille Militaire - Croix de
Guerre avec palmes - 2 citations à l'ordre de l'armée.
Nous retrouvons une plaque souvenir au cimetière de la Guillotière dans la
tombe des Lumière
Bibliographie :
Compte rendu de l'Atelier du Patrimoine du 10/12/2007 par Mme Colas
http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/departement69.htm
Nous retrouvons à l'intérieur de l'église Saint Maurice ce nom sur l'une des 2 plaques commémoratives des morts de la guerre 14-18
Par un heureux hasard les hommages de la République et de la religion se sont retrouvés réunis après bien des chamailleries dues à la séparation de l'Eglise et de l'Etat !
Place Belleville / Le Grand Trou
En dessous du
médaillon Verdun nous pouvons lire:
1914-1918
Verdun
A
nos morts
Le Grand Trou et le Moulin à Vent
Et en dessous: 2 plaques commémoratives des guerres:
1939
/1945 et AFN 1952 / 1962
Les 4 médaillons près du sommet rappellent des batailles de la guerre de 14/18.
Sur les 2 faces, Marne et Somme, étaient gravés les noms des 217 soldats, du Grand Trou et du Moulin à Vent, morts à la guerre de 1914. Malheureusement lors d'une énergique restauration presque tous ces noms ont disparu. Si un ancien habitant du Grand Trou ne m'avait pas signalé qu'enfant ses parents lui montraient que le nom de son grand-père était inscrit sur le monument, ces inscriptions auraient échappé
à mon regard. Une restauration serait nécessaire avant leur complète
disparition .
Ce monument fut érigé à la suite d'une demande du CIL (Comité d'Intérêt Local) du Grand Trou et du Moulin à Vent. Par une délibération du conseil municipal de Lyon, le 15 mai 1922, il est décidé: " la création d'un jardin d'agrément aux abords duquel serait érigé un monument à l'intention des morts de la guerre. La dépense sera de 4800 fr"
A l'origine un talus est complanté d'arbustes entoure le monument, lequel talus était ceinturé par une robuste grille dont les pointes devaient (théoriquement) empêcher les gamins du quartier de piétiner ces arbustes. C'est le projet de messieurs Robert et Cholat, architectes, qui fut retenu et accepté par le comité
du monument présidé par le docteur Giraud.
Le monument fut inauguré le dimanche 16 juillet 1922, d'abord par une messe célébrée à 8 h en l'église Saint Vincent de Paul, puis à 9 h par un cortège, avec fanfare, qui partit de l'angle de l'avenue Berthelot et de la route de Vienne et alla jusqu'à la place Belleville. Le docteur Giraud fit un discours de remerciements puis M. Edouard Herriot, député maire, fit un autre discours rendant hommage aux vaillants poilus.
Bibliographie:
Article de G.Bazin dans la revue Rive Gauche de septembre1980 n° 74
Des Résistants sans plaque ou monuments du 8° arrondissement:
Louis Boulade
Né le 4/1011924 à Lyon (Rhône).
Fils de Léon, industriel, et de Marguerite Bost.
GROUPES FRANCS.
M.U.R.
Alias: LUCIEN, REGARD
Lors
de la déclaration de guerre, Louis Boulade est élève à l'Externat Sainte-Marie
de Lyon. À la rentrée 1940, élève à l'École de navigation de Nice, il commence
avec quelques camarades à dessiner des V et des croix de Lorraine sur les murs,
et jette des pierres sur la façade du local de la Légion française des combattants. De retour à Lyon au cours du printemps
1941, après avoir décidé d'abandonner ses études, il fait en septembre
connaissance de Serge Asher, relation d'une amie, alors en recherche d'une
adresse en ville proche de l’École-Polytechnique repliée à Lyon. Après lui
avoir donné l'adresse de ses parents (16, rue Saint-Gervais à Lyon 8°) Louis
Boulade rejoint le groupe d'étudiants dont Serge Asher est membre et qui
diffuse la presse clandestine. Par ailleurs, il procure des boîtes à lettres,
des bureaux et des planques.
À la fin
1941 ou au début 1942, dénoncé par un camarade, il est arrêté par des agents du
deuxième Bureau de l'armée d'armistice ayant intercepté un courrier de
dénonciation à la Poste. L. Boulade est conduit au commissariat de la place
Antonin-Poncet ou le deuxième Bureau ,
lui demande de fixer un rendez-vous au délateur dans un café et de s'y rendre
pour l'identifier. Le fauteur de la dénonciation est arrêté puis jugé par un
tribunal militaire est condamné à une peine de prison.
Permanent du Mouvement Libération à partir des mois de novembre - décembre 1942, Louis Boulade est envoyé à Chateauroux (Indre)
pour travailler au sein d'une entreprise qui participe à la construction du mur de l'Atlantique. II assure alors des
liaisons, organise des circuits, s'occupe de la réception et de la distribution de
jour. Au printemps 1943, il est intégré aux Groupes francs de la région lyonnaise du
Mouvement Libération qui, plus tard, deviendra
ceux des Mouvements unis de la
Résistance, puis ceux du cinquième Bureau de l'état-major de l'Armée Secrète. Chargé par Charles Mohler des liaisons avec les
chefs départementaux des Groupes francs départementaux
de Saône-et-Loire, de l'Ain et du Jura, il est notamment en contact avec Henri
Romans-Petit. II s'occupe particulièrement du ravitaillement des Groupes francs et maquis se livrant à des
opérations et leur procure des faux papiers, des véhicules et de l'essence. En
outre, il participe à des actions de commando, particulièrement au coup de main qui, à l'hôpital de Bourg-en-Bresse (Ain),
permet la libération de résistants blessés.
Arrêté par la Milice le 28/2/1944
au cours d'une mission à Saint-Oyen (Saône-et-Loire) il est détenu à Mâcon puis
à l’Alcazar à Lyon, avant d'être interné à la prison Saint Paul. II est relâché
avec les autres détenus au moment de la Libération.
Décédé le 9 juillet 1997 à Lyon.
Bibliographie:
livre de Bruno Permezel « Les résistants à Lyon 1221 noms »
L'Abbé Glasberg
Le vicaire de la paroisse de
Saint Alban s’appelait André Glasberg. C’était un juif ukrainien baptisé dans
son enfance qui arriva en France en 1931 et fut ordonné prêtre en septembre
1938. Il créa la mise en place de la Direction des Centres d’Accueil aux
Réfugiés en 1941 puis devint un des animateurs de l’Amitié Chrétienne qui
absorba les Centres d’Accueils. Le 26 août 1942 près de 1100 juifs sont
regroupés dans une caserne désaffectée de Vénissieux. Jean-Marie Soutou
et Glasberg y sont dépêchés au titre de la commission de criblage, qui a pour
mission de sélectionner les exemptés de déportation. Soutou parvient à
subtiliser un télégramme de la serviette du secrétaire de la préfecture. Ce télégramme donne la liste des enfants juifs désormais déportables. Cette
commission réussit a exempter de déportation 550 personnes dont 108 enfants.
Durant l’occupation, les
résistants se retrouvaient dans l'église de Saint Alban pour écouter sa prédication pendant les messes et l’église devint vite un lieu de rencontre important.
Fin 1942
l’abbé Glasberg est violemment pris à partie par la propagande antisémite et
fait l'objet d’une enquête de la gestapo. Grâce au cardinal Gerlier il est détaché à
l’évêché de Montauban où il prendra le nom d’Elie Corvin curé d’une paroisse
rurale. Là il sera en relation avec le maquis local et Témoignage Chrétien.
L'Abbé Laurent Remillieux
Etait curé de la paroisse de Saint Alban, ancien militant du Sillon croyait à la paix et avant la guerre de 40 accueillit, dans sa paroisse des séminaristes et des prêtres allemands. Durant l'occupation les résistants s'y retrouvaient pour écouter sa prédication et son église devint vite un lieu de rencontre important.
Laurent
Remillieux, pionnier, a complètement bousculé la liturgique à la paroisse Saint-Alban et son attention aux pauvres, son refus de l’argent lui font supprimer toutes les quêtes dans l’église qu’il voulait sobre et sans dorure. La paroisse contribua à
accueillir les réfugiés français du printemps et de l’été 1940. Venus d’Alsace
et de Lorraine, du Nord, les victimes de l’exode peuplaient de leur présence
nouvelle les pages des registres de catholicité.
Le passage à la Résistance des intellectuels catholiques gravitant autour de
Victor Carlhian, des animateurs de la Chronique Sociale et des Compagnons et
Compagnes de Saint-François fit de Notre-Dame Saint-Alban un lieu de la
Résistance lyonnaise, d’autant plus actif que l’abbé Glasberg était devenu son
vicaire, mais l’attitude de Laurent Remillieux ne se confond pas avec celle
d’Alexandre Glasberg, son vicaire.
Il célébrait indifféremment
des funérailles pour :
- Gilbert Dru (responsable de la J.E.C) et Francis Chirat (de la J.O.C) sont
fusillés avec deux autres prisonniers place Bellecour le 24 juillet 1944. Les funérailles de Dru et Chirat auront lieu en même temps à Saint Alban et Joseph Biot se souvient bien du sermon de Laurent Remillieux entre les deux cercueils.
- de Ferdinand Gay, laitier et
marchand d’épicerie au détail, mitraillé devant son magasin au 164 de la rue
Bataille, en présence de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Elles eurent lieu le
23 août 1944. Trois cents personnes environ accompagnèrent la dépouille au
cimetière.
- De l’hiver à l’été 1944, le
curé de Notre-Dame Saint Alban célébra des funérailles d’hommes et de femmes
liquidés par des groupes de résistants car ils travaillaient pour le
compte des Allemands et / ou exerçaient des fonctions officielles dans la France
de Vichy.
- Le bombardement effectué par
les Alliés le 26 mai 1944 apporta la désolation sur les quartiers de Vaise, de
Jean Macé et de Gerland. Les corps de nombreuses victimes furent transférés à
la morgue sur le territoire paroissial : des funérailles furent célébrées
dans l’église de Notre-Dame Saint-Alban et quelques-unes dans la salle de
dissection de la Faculté de Médecine, en présence parfois de l’archevêque de Lyon.
En conclusion nous pouvons
dire que si Laurent Remillieux ne fut pas un résistant actif il sut hébergé et
réconforté de nombreux résistants.
Le rayonnement de Notre-Dame Saint-Alban dépassait celui de son curé mais ce
dernier était peut-être d’autant plus utile qu’il continuait à conserver des
relations d’entente cordiale avec les autorités de Vichy et les troupes
d’occupation.
Il est difficile de retracer
précisément l’attitude et la pensée de Laurent Remillieux pendant les années où
il fut confronté aux événements de la Deuxième Guerre mondiale tout comme
l’aide qu’il apporta, dans la mouvance des cercles de résistants chrétiens qui
œuvraient dans son entourage.
Bibliographie :
Côté Soleil de janvier 2004
Souvenirs
de Denise Domenach
Résistants à
Lyon :1144 noms de Permezelhttp://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2006.malabre_n&part=11621
Et aussi quelques monuments dont nous n'avons pas d'historique
Monument commémoratif dans le square de la mairie du 8°
A la
mémoire du:
Naples - Garigliano - Belvédère - Cassino - Rome - Sienne
Le CEFI entre à Rome le 4 juin 1944
6 mois de combats violents, acharnés et meurtriers.
Sur 125000 hommes 40 000 sont mis hors de combat
Débarqué en France le CEFI forme l'ossature de la 1° armée
et
continu le combat jusqu'a la victoire finale.
En
hommage aux héros de cette épopée
Stèle
offerte par la mairie du 8° arrondissement
Jean
Louis Touraine étant maire"
Monument aux
Resistants, Tués, ou Morts en déportation
Ce monument est situé jardin
René et Madeleine Caille
Sur la longue dalle au sol est inscrit le chant des partisans. La mélodie est de la chanteuse et compositrice
Anna Marly d'origine russe exilée en France à l'âge de 3 ans, elle s'exile de
nouveau en 1940 en Angleterre et s'engage dans les Forces françaises libres et
en 1942. Compose, à la guitare, la mélodie et en russe les paroles. Mélodie qui devient
l'indicatif de la BBC pour l'émission Honneur et Patrie. En 1943 Joseph Kessel
puis son neveu Maurice Druon en font la composition française. Le succès est
immédiat et devient mondial.
Monument aux Résistants du Fort de Montluc
Ce
monument est érigé sur le mur d'enceinte de la prison du fort Montluc en début
de la rue du Dauphiné.
Inscription
supérieure:
"Près de
15 000 Hommes,
Femmes et Enfants furent détenus ici, des centaines furent torturés plus de 900
furent fusillés ou massacrés à Lyon et dans toute sa région. Des
milliers furent déportés dans des camps concentrationnaires hitlériens ou
la plupart périrent.
Passant souvient toi
Plus
jamais ça"
Inscription
gauche:
"Auschwitz,
Buchenwald, Dachau, Flossenburg, Gross Rosen, Mauthausen, Nuengamme,
Ravensbruck
Sachsenhausen, Struthof
Tous leurs kommandos et camps de déportation et
d'extermination
L'association des déportés de Montluc"
Inscription au centre:
"En
la prison du fort Montluc de 1941 à 1944 plusieurs milliers de Patriotes
français ont été incarcérés avant d'être exécutés ou déportés dans des camps
d'exterminations nazis"
Inscription droite:
"Place Bellecour,
Lyon, Bron, Genas, Châtillon d'Azergues, La Doua, La Duchère,
Neuville-sur-Saône,Saint-Genis-Laval
Saint-Didier-de-Formans et tous autres lieux ou furent
assassinés de nombreux Résistants et Victimes du nazisme qui combattirent pour
la liberté. L'insurrection populaire F.F.I. libéra 950 survivants le 24 août
1944"
Au nouveau cimetière de la Guillotiere:
Monument aux combattants italiens de la guerre de 1914/1918
1925
La colonie italienne de Lyon
Avec le généreux concours des association des soyeux de Milan
Ont érigé ce monument pour perpétuer la mémoire
des soldats italiens tombés en terre de France
pour la plus sainte des causes
et pour rappeler à la postérité que l'Italie et la France
ont partagé en commun
les même épreuves, douleurs, larmes et gloire
1915 - 1918
Ce monument, inauguré en 1925, est érigé sur le terrain du carré des Italiens, carré qui est terre italienne par la donation faite par le président Edouard Herriot.
La statue, la Grande Madre (la Mère Patrie), est l'œuvre du sculpteur Pasquali et pèse plus de 12 tonnes en marbre de Carrara. Elle est due à la générosité des Italiens et des soyeux de Milan.
Depuis 2 ans ce monument est restauré par des bénévoles et des entreprises. C'est alors que fut découvert la nécessité de consolider la structure, la crypte et les fondations.
Pendant la guerre de 1914/1918 les pertes italiennes en France furent de 9 000 morts dont 140 environ, sont enterrés au cimetière de la Guillotière.
Monument aux morts de la guerre de 1870 - 1871
Ce monument est érigé au
centre du cimetière de la Guillotière à l’intersection du rond point ou aboutissent les
allées principales. La construction de ce monument fut décidée le 18 mai
1878 par le conseil municipal de Lyon. Il fut érigé sur les plans de
l’architecte de la ville Hirsh et par le sculpteur lyonnais Didier. Son
inauguration eut lieu le dimanche 12 septembre 1880. Une tribune fut dressée
face au monument où prirent place les autorités régionales ainsi que 2 fanfares:
celle des sapeurs pompiers et celle du 140° de ligne. Deux discours furent
prononcés : l’un par le préfet et
l’autre par le vice-président du conseil municipal, deux discours empreints des
souvenirs de la défaite de Sedan.
La pyramide tronquée est en pierre d’Hauteville et le soubassement en pierre de
Villebois. La hauteur du monument est de 6, 80m. Un vaste caveau fut construit en premier sous le monument.
Les ossements de 1396 soldats morts
pendant cette guerre son rassemblés et
déposés dans le caveau formant ainsi l’ossuaire.
Bibliographie : Article de G. Bazin publié dans le bulletin
municipal
Lyon Républicain du 13/8/1880
Monument aux morts de 1939 -1940
"Des combats de 1939 - 1940
De la captivité et de ses suites
Morts pour la France
La paix
La liberté
Combattants _ Algérie _ Tunisie _ Maroc
Hommage de leurs survivants
Les anciens combattants prisonniers de guerre du Rhône"
Souvenir Français
" A la Mémoire des
militaires de la garnison
décédés à Lyon
A nous le souvenir
A eux l'immortalité "
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