69008 01 6

 

En 1886, 61 chemin des Maisons Neuves à Monplaisir (rue Feuillat actuellement), Mr. Laplace fit construire un ensemble de bâtiments et créait une Brasserie-Restaurant dénommée " Villa de la Roseraie".

En 1889 l’établissement change de nom et de propriétaire, il devient le « Palais d’Eté » et appartient à Ch. Koemgen. Ce dernier fait la publicité suivante dans la presse :

Palais d’Eté
81 chemin Feuillat
Etablissement le plus vaste de Lyon
Café restaurant de 1° ordre
Dans le splendide jardin anglais
Vastes salons pour noces et banquets
Repas de corps
Salle de concerts contenant 2000 personnes
Mise gratuitement à la disposition des Sociétés

Cet établissement situé dans un quartier tranquille avait rapidement conquis son public. On y trouvait de vastes salles réparties dans 2 bâtiments importants : l’un en bordure du chemin Feuillat ne mesurait pas moins de 27 m de long sur 7 m de large, prolongé par une véranda qui courait tout le long de la façade sur le jardin. La même disposition se répétait à l’étage.
L’autre bâtiment perpendiculaire au chemin Feuillat avait pour dimension 22 m par 8 m. Une galerie extérieure desservait l’étage. Dans ce bâtiment se trouvaient les communs et les annexes.
C’est sur 85 m de façade que s’étalait l’ensemble de l’établissement, desservi par 3 entrées cochères donnant directement dans la salle d’ombrage ou dans le jardin. Une pièce d’eau en forme de larme, avec un petit pont, agrémentait le paysage. Gazon et arbustes complétaient le décor.
Les mariages succédaient aux banquets, les bals aux soirées. Nombreuses aussi étaient les réunions.

Le 21 janvier 1912, à l’issu de l’inauguration de l’Ecole Maternelle du 42 de l’avenue du Château à Monchat, un banquet de 600 couverts fut servi au Palais d’Eté, en l’honneur de M. Edouard Herriot, maire de Lyon.
Ce banquet marqua presque la fin de l’établissement. L’année suivante les Etablissements Rochet et Schneider, constructeurs d’automobiles, qui en 1901 s’étaient implantés à la suite des Carburateurs Zénith sur une grande partie des terrains bordant le chemin des Maisons Neuves à Monplaisir, se rendaient acquéreurs du Palais d’Eté et installaient une coopérative pour leur personnel.

En 1963, les Automobiles Berliet, achetèrent les terrains de Zénith, Rochet Schneider et le Palais d’Eté, pour le stockage et la vente des pièces détachées.

 

bijou cinema 2

 

Premier cinéma de Monplaisir, le Bijou était situé au 82 de la grande rue de Monplaisir. L'entrée officielle se trouvait au 7 de la rue saint Gilbert (actuellement rue Léo Trouilhet), rue alors très peu passante.

A ses débuts, le sol du cinéma était en terre et des bancs servaient de sièges; l’opérateur de cinéma tournait la manivelle du projecteur qui était éclairé par une lampe à arc avec 2 charbons. Un piano complétait ce matériel pour la sonorisation. Par la suite le piano fut mis dans une fosse devant la scène; ainsi les spectateurs n’étaient pas gênés par le piano. Vous aurez compris que ce 1° cinéma était muet. Par une note du 23 août 1916 du commissaire de police de Villeurbanne nous apprenons : « que le cinéma était tenu par M. et Mme Rivière, tous deux décédés. Le nouveau propriétaire M. Madrignac demande de reprendre l’exploitation » et quelques semaines plus tard il demande d’ouvrir «  dans la salle de contrôle, attenante à la salle de spectacle, une buvette ou l’on servirait des boissons hygiéniques, telles  que café, limonade ou bière ».


Le 9 octobre 1918 Monsieur Marius de Saint Jean demande au maire de Lyon l’autorisation de continuer l’exploitation de ce cinéma qu’il venait d’acheter avec la propriété attenante.
Marius était déjà dans la partie puisqu’il avait commencé avec un cinéma ambulant dans le sud de la France et s’était fixé au Grau-du-Roi dans un Casino/théâtre. Revenant dans la région lyonnaise il acheteta la propriété du 82 de la Grande Rue de Monplaisir où se trouvait déjà le Bijou.
Le cinéma est alors modernisé : un plancher en pente est substitué à la terre battue et des sièges remplacent les bancs. Dans les années 1920 la sonorisation fut réalisée par l’installation de 2 tourne-disques.

Pour s’assurer de la fidélité des spectateurs les films étaient à épisodes. Une sonnerie avertissait la Grande Rue que la séance allait débuter ou que l’entracte était terminé. Les projections avaient lieu le samedi soir et le dimanche après midi.

Le cinéma changera plusieurs fois de propriétaires avant de fermer définitivementen 1934, concurrencé par le Cristal Palace ouvert en 1922.

bijou cinema 1b

 

Avec les souvenirs de JJ. Roy

Monplaisir avait au moins 2 fabricants de condiments.

Vinaigrerie Exaltier

Au 2 de la rue Saint Romain la vinaigrerie déversait ses eaux de lavage rougeoyantes dans le caniveau en bordure du trottoir. En hiver ce caniveau se bouchait avec le gel. Le liquide traversait alors la rue pour se déverser dans une bouche d’égout de la rue Saint Gervais. A cette époque la rue Saint Romain n’avait pas le tout à l’égout et il fallait appeler la pompe à m… pour vider les fosses.

 

Moutarde SELECTA

Ce fabricant de moutarde se trouvait au 26 du chemin de Grange Rouge (rue Maryse Bastié). Cette entreprise fut crée en 1919 par Joseph Noiray (1887-1957) et Albert Declerek.
Les débuts furent difficiles, la capitale de la moutarde étant Dijon. La marque SELECTA eut cependant droit à l’appellation Moutarde de Dijon, car cette appellation concerne un procédé de fabrication et non une appellation d’origine.
La fabrique Sélecta employait 4 à 6 personnes dont les 2 associés.
Après le décès de Joseph Noiray en 1957 la maison SELECTA périclita et ferma définitivement en 1977.

Selecta: carte visite   selecta: vehicule livraison
   Selecta: photo employés

Sauf mention contraire, la documentation concernant ces articles a été réunie par Maurice Charras.

 

 

 

D’après les souvenirs de Jean et Gérard Arto

Cette société était implantée au 21 de la rue des Alouettes.
Créée en 1865 par un sieur Henri, elle a été vendue à monsieur J.Charbonnier, mécanicien-constructeur. Ce dernier l'a cédée à la société Grosset & Gardon en 1896. Enfin, le 9 juin 1920 celle-ci a été vendue à la société ARTO & BOUDAREL.

L’activité de cet atelier de mécanique était orientée principalement sur la réalisation d’une chaîne complète de machines destinées à la confection de pâtes alimentaires: pétrin, presse et séchoir. L’ensemble était installé et mis en service par la société chez leurs différents clients. Dans la région lyonnaise il y avait alors 4 à 5 usines qui fabriquaient et commercialisaient leur propre marque de pâtes alimentaires (Milliat, Rivoire et Carret ...).

ArtoBoudarel: séchoir à pâtes

Séchoir à pâtes

L'industrie de pâtes alimentaires disparaissant peu à peu de la région lyonnaise, Arto et Boudarel s’est tournée vers la fabrication de machines spéciales pour l’industrie du plastique, des moules pour presses à injection. Elle employait alors 15 à 20 personnes.

Le 4 février 1955 la société Arto & Boudarel a fusionné avec la société Thévenot & C°, constructeur de machines textiles, et devient la "Société Lyonnaise de Construction Mécanique" qui a continué d’avoir pour objet l’exploitation d’ateliers de mécanique générale, notamment ceux destinés à la construction de machines pour l’alimentation et le textile.

Vers le début des années 1960 apparaissent les premières machines d’usinage à commande numérique, qui vont progressivement s'imposer. Ces dernières nécéssitent de gros investissements que la société Arto & Boudarel ne pourra assumer. Elle cessera son activité en 1960.

Les bâtiments ont été vendus à l'Entreprise Moderne de Plomberie qui les cédera au Cours P. Termier pour les a transformer en un gymnase et des bureaux.